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Sébastien Ajavon était l’invité de Christophe Boisbouvier sur Radio France Internationale (Rfi) ce jeudi 18 octobre 2018. Alors qu’il est attendu à la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet) dans le dossier « 18Kg de cocaïne », le Président d’honneur du parti USL a donné de la voix sur Rfi pour dénoncer un acharnement politique contre sa personne.

A l’entame de son intervention, l’homme d’affaires a rappelé qu’il ne se présentera pas à la convocation de la Criet. Il a ainsi confirmé l’information donnée par ses avocats dans la journée du mercredi 17 octobre 2018. Selon ses propos, cette absence n’est pas une manière d’éviter la justice. « Tout le monde sait que je n’ai pas peur d’affronter la justice de mon pays, tant qu’elle serait indépendante », a-t-il affirmé.
Mais, se présenter devant la Criet est selon lui une manière de mettre sa vie en danger. C’est pourquoi dès le début, il a pris la décision de se faire représenter par ses avocats. Pour Sébastien Ajavon cette Cour d’exception dont la création et le fonctionnement suscitent autant de polémiques, même dans le rang des acteurs de la justice, ne lui offre pas assez de garantie pour un procès équitable et juste.
Par ailleurs, le Président d’honneur du parti USL dénonce un acharnement politique contre sa personne. A l’en croire, ses ennuis judiciaires constituent la conséquence de ses prises de position contre la gouvernance du régime actuel. Mieux, il estime que le soutien sans cesse grandissant du peuple béninois à son endroit irrite ses adversaires politiques, qui se donnent à des manœuvres pour le déstabiliser.

Retour sur les faits

L’affaire « 18 kg de cocaïne pure » remonte à octobre 2016, précisément le vendredi 28 octobre 2016 où Sébastien Ajavon a été interpellé par la compagnie de gendarmerie maritime du Port de Cotonou, alors qu’il animait un point de presse sur la découverte de cocaïne dans un container destiné à sa Société Cajaf Comon. Selon les sources sécuritaires, les 18 kg de cocaïne avoisinent un montant de 9 milliards.
Après son interpellation, il sera conduit à la brigade maritime en compagnie de trois de ses employés. Quelques heures après, le véhicule transportant les mis en cause prit la direction de l’Office spécialisée dans la lutte contre le trafic de drogue (Ocertid). Contre toute attente, les responsables de l’Office refusent d’auditionner Sébastien Ajavon et ses employés au motif qu’ils n’ont pas été associés à l’opération de saisine de la cocaïne. Le convoi rebrousse alors chemin et atterrit cette fois-ci à la direction régionale de la gendarmerie, où les mis en cause seront gardés à vue toute la nuit.
C’était le début d’une garde à vue qui finalement va durer huit jours. Pour finir, le président du patronat béninois sera jugé le 05 novembre 2016 au cours d’un procès en comparution immédiate au cours duquel, l’homme d’affaire a été libéré au bénéfice du doute après avoir nié toute implication dans une affaire de trafic de drogue et plaidé non coupable tout en dénonçant un complot politique contre sa personne.
Malgré sa libération au bénéfice du doute, Sébastien Ajavon compte laver son honneur et refaire son image aux yeux de ses partenaires d’affaires. C’est pourquoi, il a traduit l’Etat béninois devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Citoyens (CADHC) et réclame à ce dernier, une somme estimée à  550 milliards de francs cfa pour dommage et intérêts.

Sébastien Ajavon au-delà des affaires

L’homme a fait son entrée dans l’univers politique suite à sa participation aux élections présidentielles de 2016 où il est arrivé troisième, derrière l’ancien premier ministre Lionel Zissou de l’ex-régime et lui derrière l’actuel Président de la République. Au second tour des élections, il s’est allié au candidat Patrice Talon, ce qui a été sans doute d’un poids considérable dans la victoire de ce dernier. Mais, à la grande surprise de tous, le divorce entre les deux hommes est intervenu quelques mois après l’investiture de Patrice Talon.

A en croire Sébastien Ajavon, ce divorce est le fruit du non respect par le Président Patrice Talon de l’accord politique établi entre ce dernier et lui. Il a donc choisi de lui tourner le dos pour s’inscrire officiellement dans l’opposition. Depuis quelques semaines, les activités politiques de l’homme sont devenues formelles par le biais du parti USL dont il est le Président d’honneur.
Notons qu’il y a quelques années, Sébastien Ajavon annonçait son dégoût pour la politique; mais aujourd’hui, il est un homme influent du milieu. Pour une première participation aux élections présidentielles, il se retrouve en troisième position devant des habitués de la chose.
Cochimau Houngbédji/Beninwebtv

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