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Paul Biya a été élu président de la république du Cameroun pour la septième fois. Cette réélection est confirmée ce lundi 22 octobre 2018 par le Conseil constitutionnel. Une victoire écrasante sur fond de contestation des candidats de l’opposition. Mais le président lui est déjà élu et il doit s’attaquer à plusieurs problèmes en attentes et qu’il connait très bien.

La réélection du président Paul Biya, 85 ans, à la tête du Cameroun était prévisible selon plusieurs observateurs. Après 36 ans passés au pouvoir, l’homme fort du Cameroun repart pour un nouveau quinquennat même si comme toutes les élections en Afrique, des contestations se font savoir. Dans tous les cas, le président est confirmé à son poste et il faudrait vaquer à d’autres occupations encore plus importantes que célébrer une victoire ou contester sans conviction une élection.

La crise anglophone

Le nouveau président, bien étant à ce poste depuis trois décennies, devra faire face à des défis tant anciens que nouveaux. Le premier problème qui devrait faire objet d’une attention particulière de Biya est la crise dans les régions anglophones du pays. Le président doit régler ce problème et ceci passe par une analyse stratégique des différents qui opposent l’Etat aux séparatistes.
Le choix de l’option armée pour contraindre ses « indépendantistes » à baisser les bras, semble ne pas être la meilleure solution, du moins avec ce que l’on peut constater sur le terrain. Les précurseurs de l’indépendance des zones anglophones camerounaises en sont venus aux armes et une guérilla a été mise sur pied. Le président de la République doit trouver une formule efficace pour réduire les tensions et arrêter la violence afin que la population de cette région vive en toute quiétude.

Pourquoi pas un dialogue ?

Selon certains observateurs, le nouveau président pourrait scruter le chemin du dialogue afin de mettre en place, avec les sécessionnistes, un traité de paix, tout en assurant à la population camerounaise anglophone, les mêmes conditions de vie et de travail que tous les citoyens camerounais. Pour réussir dans ce projet, Paul Biya doit s’entourer de tous les leaders d’opinions du pays ; une entreprise qui nécessite donc, pour le président de travailler à la cohésion sociale et à la bonne entente entre tous les grands acteurs politiques du pays, la société civile et autres forces vives de la nation.
Certes, cela risque d’être très difficile quand on sait les circonstances de déroulement de la consultation électorale, la situation post-électorale et bien entendu celle qui pourrait suivre après la confirmation de la victoire de Biya.

Une économie mal en point et dépenses exorbitantes

La tâche paraît lourde et elle l’est, car ni les politiciens malheureux, ni les indépendantistes, encore moins Biya ne semblent lâcher du terrain. Il faut aussi compter avec les problèmes de corruption et de détournements de fonds qui ralentissent l’économie du Cameroun.
L’autre chose qui constitue un « ogre » pour les finances du Cameroun, ce sont les déplacements officiels ou pas des officiels et du président lui-même. En mars, un collectif composé de journalistes et de blogueurs a rendu public le rapport d’une enquête sur les voyages du président camerounais à l’extérieur du pays depuis son ascension à la magistrature suprême en 1982. L’enveloppe estimée de ses nombreux déplacements est tout simplement « exorbitante » pour un pays pauvre très endetté comme le Cameroun.

A en croire les auteurs de l’enquête, les dépenses journalières du président lors de ses voyages dépassent les 21 millions de FCFA, « soit un total de plus de 34 milliards de FCFA depuis l’arrivée de Paul Biya au pouvoir, sans compter les voyages officiels ou la location d’avion privé ».

Économiquement, le Cameroun n’est pas en bonne santé, comme la plupart des pays africains, mais le président peut profiter de cette nouvelle élection pour changer les choses et redynamiser l’économie, évitant qu’une poignée d’individus ne s’accapare des richesses du pays. Stabilité politique, boost de l’économie, sécurité sur tout le territoire et éducation, surtout dans la partie anglophone, sont les gros chantiers auxquels Paul Biya doit immédiatement s’attaquer pour éviter qu’à la fin de 40 années passées à la tête du pays, le Cameroun ne reste stagnant.
Beninwebtv

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