Skip to main content

En prélude aux législatives d’avril 2019, Yayi Boni se dépense sans compter pour empêcher Talon de disposer d’une majorité dont il se servirait pour poursuivre l’œuvre réformatrice qu’il a entamée dès son accession à la magistrature suprême.
Cet activisme,  en cohérence avec la promesse faite par le chantre du Changement de perturber la gouvernance Talon, s’inscrit dans la même logique que celle des 10 années passées à  la tête  du Bénin  sans pouvoir en amorcer véritablement le développement. En ces années là, populisme,  corruption à grande échelle, régionalisme primaire, fraudes en tout genre,  assassinats politiques, forte dépendance vis-à-vis du pouvoir devenu l’opium,  navigation sans boussole étaient les maîtres mots. Il est incompréhensible que cet homme revendique,  au nom de ceux de ses compatriotes qui daignent encore l’écouter lors de ses sorties devenues intempestives, un Parlement contrôlé par l’opposition. L’audio disponible sur les réseaux sociaux (WhatsApp) ce samedi 12 janvier 2019 en atteste à  suffisance.
En effet,  dans un discours décousu, sans fil conducteur et émaillé de références bibliques, il a exprimé sa déception de la 7eme législature et son vœu de voir la 8ème tomber dans l’escarcelle de l’opposition pour jouer véritablement un rôle de contre pouvoir. Yayi Boni dressa, comme frappé soudainement d’amnésie, oubliant sa malheureuse formule du « pin pan » qui vassalisa l’Assemblée nationale en  la réduisant en une caisse de résonance, le portrait du parlement modèle qui assurerait la bonne gouvernance et la stabilité. L’affaire Ppea2 est un autre exemple, comme il en existait à foison, de l’instrumentalisation de l’institution parlementaire et des députés. C’est ainsi que voulant prouver sa « bonne foi » au peuple béninois et regagner la confiance de son partenaire hollandais, fidèle à son habitude, l’homme se précipita en envoyant une correspondance à l’Assemblée nationale aux fins de la levée  de l’immunité parlementaire de Barthélémy Kassa au mépris de la procédure en cette matière avant de se raviser suite à la lettre pleine de pédagogie d’Adrien Houngbedji qui lui montra la marche à  suivre.
Passé maître  dans l’art de tromper et de tronquer, il organisera des concertations avec les députés de la majorité qui,  rejetteront la demande (45 contre dont 5 députés de l’opposition et 38 pour) qu’il a pourtant initiée et sans qu’il ne déversa sur ceux-ci sa bile comme il en a le secret. Curieux n’est-ce pas ? Au regard de son récent passé à la tête de notre pays, Yayi Boni est disqualifié pour s’ériger en donneur de leçons et en objecteur de conscience. En son temps il s’est battu pour avoir, non pas un Parlement qui contribue à  l’édification d’un État  de droit, mais une institution  « pin pan ». Mais aujourd’hui il en souhaite un de contre pouvoir et qui combatte un homme et son équipe. Qu’est-ce qui a changé ? Manipulateur et démagogue un jour,  manipulateur et démagogue pour toujours.
 

  1. Florent Houidjihoundé (Coll extérieur)/Actubenin

Leave a Reply