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L’enquête sur l’ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine a connu un rebondissement spectaculaire avec la promesse de Michael Flynn, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, de coopérer pleinement avec le procureur spécial.
Si cette ingérence de Moscou dans l’élection de 2016 ne fait plus guère de doute en Amérique, alors qu’elle est catégoriquement démentie par la Russie, l’autre volet de l’enquête désormais menée par le procureur spécial Robert Mueller, celui sur une possible collusion entre l’équipe de campagne du président Trump et les Russes, reste très incertain.

Voici ce que l’on sait:
– La genèse de l’affaire
Les agences américaines du renseignement accusent en octobre 2016, soit un mois avant le scrutin, la Russie d’avoir piraté et diffusé pendant la présidentielle des emails de proches conseillers de la démocrate Hillary Clinton dans le but de la discréditer.
Au crépuscule de son mandat, Barack Obama annonce le 29 décembre des sanctions contre Moscou et l’expulsion de 35 agents russes.
Le 6 janvier, les agences de renseignement publient un rapport affirmant que le président russe Vladimir Poutine se trouvait derrière cette interférence présumée.
– Enquêtes
Le ministère de la Justice, la police fédérale (FBI) et les agences américaines de renseignement lancent des enquêtes.
Parallèlement, deux commissions du Sénat et une de la Chambre des représentants entament des investigations.
Le 9 mai, un président Trump excédé par la tournure que prend l’investigation du FBI dans l’affaire russe limoge le directeur du FBI, James Comey. Le tollé –alimenté par les révélations de M. Comey sur les pressions de la Maison Blanche — force le ministère de la Justice à nommer un procureur spécial qui a les coudées plus franches.
Le choix se porte sur Robert Mueller, qui a précédé James Comey à la tête du FBI. L’homme, durci sous le feu de l’ennemi au Vietnam, a une réputation d’intégrité absolue au service de l’établissement de la vérité et de ne jamais lâcher sa proie.
– Premières inculpations
Robert Mueller prend son temps et travaille dans le plus grand secret. Il frappe un premier grand coup le 30 octobre.
L’ex-directeur de campagne Paul Manafort et son associé Richard Gates font l’objet de 12 chefs d’inculpation, parmi lesquels complot contre les Etats-Unis, blanchiment, fausses déclarations et non déclarations de comptes détenus à l’étranger.
Un troisième homme, George Papadopoulos, moins visible pendant la campagne, a lui plaidé coupable d’avoir menti aux enquêteurs du FBI. Il était chargé des questions de politique étrangère au sein de l’équipe, et a par ses fausses déclarations « entravé l’enquête (…) sur l’existence de liens ou de coordination éventuels entre des personnes associées à la campagne et le gouvernement russe », selon l’acte d’accusation.
– Flynn tombe…de nouveau
Un mois jour pour jour après les premières inculpations dans l’affaire russe, Robert Mueller frappe à nouveau. Il inculpe Michael Flynn, l’éphémère conseiller à la sécurité nationale du président.
Ce soutien enthousiaste du candidat Donald Trump est accusé d’avoir menti à des agents du FBI qui l’ont interrogé quelques jours seulement après l’entrée de l’homme d’affaires à la Maison Blanche, dans le cadre de l’enquête sur l’ingérence russe.
Mentir à des agents du FBI est un crime passible de plusieurs années de prison mais en plaidant coupable et surtout en acceptant de collaborer pleinement avec Robert Mueller et ses hommes, M. Flynn s’est assuré une justice plus clémente.
Les documents publiés vendredi laissent clairement entendre que le procureur spécial a gardé de la poudre au sec dans le dossier Flynn.
« Les omissions et fausses déclarations de M. Flynn ont entravé et eu des conséquences réelles sur les investigations en cours du FBI » concernant une éventuelle entente entre les Russes et l’équipe de campagne de M. Trump, note le document signé de Robert Mueller.
M. Flynn se voit par ailleurs reprocher d’avoir menti au sujet de conversations qu’il a tenues avec des diplomates, dont l’ambassadeur de Russie à Washington, et d’avoir dissimulé qu’il a cherché à influencer un vote du Conseil de sécurité des Nations unies sur la colonisation menée par Israël.
Ces manoeuvres devaient affaiblir l’action de Barack Obama, à l’époque encore président en exercice des Etats-Unis.
« Le 22 décembre 2016, un très haut responsable de l’équipe de transition présidentielle a demandé à M. Flynn de contacter des officiels de gouvernements étrangers, y compris de la Russie, afin de connaître leur position sur la résolution et pour influencer ces gouvernements afin de retarder le vote ou faire avorter la résolution », résume M. Mueller.
– Collusion ?
Si des liens ou des relations peuvent avoir existé entre des membres de la campagne de l’actuel président américain et la Russie, une collusion directe destinée à influencer la présidentielle semble à cette heure loin d’être prouvée.
« Il n’y a AUCUNE COLLUSION! », avait d’ailleurs réagi Donald Trump le 30 octobre sur Twitter. Le milliardaire dénonce depuis des mois une « chasse aux sorcières » destinée à détourner l’attention des méfaits commis par sa rivale démocrate Hillary Clinton.
AFP

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