L’Egypte craint que la construction de ce gigantesque barrage par l’Ethiopie entraîne une réduction du débit du fleuve dont elle dépend à 90% pour son approvisionnement en eau.
« Personne ne peut toucher à l’eau de l’Egypte », avait déclaré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors d’un discours en novembre, parlant d’une question « de vie ou de mort ».
La visite prévue mardi correspond à un « nouveau geste de l’Egypte visant à sortir de l’impasse », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ahmed Abou Zeid, selon un communiqué.
Le Comité national tripartite du barrage de la Renaissance qui réunit Le Caire, Khartoum et Addis Abeba, n’est pas parvenu à se mettre d’accord sur les conclusions d’un rapport initial remis en mai par deux cabinets d’études français, Artelia et BRL, sur les impacts sociaux et environnementaux de ce barrage sur le Soudan et l’Egypte.
Lors de sa visite à Addis Abeba, M. Choukry devrait mettre en avant « des idées et des suggestions visant à aider les parties à approuver » les conclusions de ce rapport, a ajouté M. Abou Zeid.
En mars 2015, les trois pays avaient signé un accord de principe les obligeant à aboutir à un consensus par la voie de la coopération au sujet de ce barrage.
Avec un coût évalué à cinq milliards de dollars (4,2 milliards d’euros), le barrage de la Renaissance situé sur le Nil Bleu est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique.
Le Nil bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.
Le barrage doit fournir à l’Ethiopie 6000 mégawatts –l’équivalent de six réacteurs nucléaires– et pourra stocker plus de 70 milliards de m3 d’eau, selon le cabinet BRL.
L’Egypte insiste pour sa part sur ses « droits historiques » sur le fleuve, garantis par des traités datant de 1929 et 1959. Ceux-ci accordent près de 87% du débit du fleuve à l’Egypte et au Soudan.
AFP