Depuis le 1er janvier, le Pentagone autorise en effet les personnes transgenres à s’enrôler, à condition de remplir certains critères physiques et médicaux.
C’est un échec pour le président américain qui avait annoncé fin juillet dans une salve de tweets sa décision d’interdire aux personnes transgenres de servir dans l’armée, mettant en avant « le fardeau des coûts médicaux énormes » et des « perturbations ».
Il revenait ainsi sur décision de l’ex-président démocrate Barack Obama, qui avait prévu que l’armée commence à accueillir des recrues transgenres au 1er juillet 2017. Le ministre de la Défense Jim Mattis avait repoussé cette date au 1er janvier 2018.
Donald Trump avait ensuite signé fin août un document ordonnant au Pentagone de ne plus recruter de personnes transgenres « en quelque capacité que ce soit », mais il avait laissé au département de la Défense le soin de trancher les cas de ceux qui sont déjà enrôlés.
Un groupe d’experts civils et militaires du Pentagone est en train d’examiner cette question et doit présenter de nouvelles recommandations au président américain d’ici la fin février.
Plusieurs décisions de justice ont suspendu l’interdiction de M. Trump, certains juges ayant considéré qu’elle était anticonstitutionnelle.
La semaine dernière, le ministère de la Justice a indiqué qu’il ne demanderait pas à la Cour suprême, la plus haute juridiction américaine, d’empêcher les transgenres de s’enrôler, levant le dernier obstacle juridique à une entrée en vigueur de la décision de M. Obama au 1er janvier.
« Comme exigé par la justice, le ministère de la Défense est prêt à incorporer des candidats transgenres dans ses forces armées », a indiqué à l’AFP le commandant David Eastburn, un porte-parole du Pentagone.
« Tous les candidats doivent répondre aux critères actuels », a-t-il ajouté. Tous les candidats transgenres ayant subi une chirurgie de réattribution sexuelle doivent présenter un certificat médical montrant que la dernière opération date d’au moins 18 mois et qu’aucune autre intervention n’est nécessaire.
En outre, les candidats doivent montrer qu’ils se sont « stabilisés dans le genre souhaité depuis 18 mois », a précisé le porte-parole du Pentagone.
Pour Joshua Block, de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), « c’est une victoire pour notre pays et pour tous les courageux hommes et femmes qui sont transgenres, qui veulent servir leur pays, qui en ont la volonté et la capacité ».
AFP