u Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa a officiellement été investi président, ce dimanche 26 août, à Harare. Après plusieurs semaines de vive controverse sur les conditions de son élection, le 30 juillet, Emmerson Mnangagwa a prêté serment, après la confirmation, vendredi, par la Cour constitutionnelle, de sa victoire à l’élection présidentielle. Son investiture se tenait dans le grand stade de la capitale zimbabwéenne, en présence de nombreux chefs d’Etats africains.
« Moi, Emmerson Dambudzo Mnangagwa, jure qu’en tant que président de la République du Zimbabwe, je serai fidèle au Zimbabwe et défendrai la Constitution du Zimbabwe », a déclaré le nouveau chef de l’Etat zimbabwéen.
Etaient présents de nombreux dirigeants africains et dirigeants de la SADC parmi lesquels le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, le Zambien Edgar Lungu mais aussi le président rwandais et président en exercice de l’Union africaine, Paul Kagame, ainsi que son voisin de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila.
Nelson Chamisa, le chef de file de l’opposition zimbabwéenne a délibérément boudé la cérémonie d’investiture de son rival de la présidentielle.
« Je me considère légitimement comme le dirigeant du Zimbabwe », a déclaré, samedi, le leader du MDC, devant la presse.
La Cour constitutionnelle du Zimbabwe a rejeté les arguments du parti de Nelson Chamisa, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) et validé, le 24 août, la victoire d’Emmerson Mnangagwa. Le candidat de l’opposition avait dénoncé des fraudes lors du scrutin du 30 juillet dont il demandait l’invalidation du résultat.
Emmerson Mnangagwa, âgé de 75 ans, a pris la tête du Zimbabwe, en novembre dernier, après la démission de Robert Mugabe, lâché par l’armée et son parti, la Zanu-PF, parti toujours au pouvoir.
C’est, en effet, en tant que candidat de la Zanu-PF que l’ancien vice-président a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 juillet avec 50,8 % des suffrages contre 44,3 % pour son rival du MDC, Nelson Chamisa.
Lors de son discours d’investiture, Emmerson Mnangagwa a promis qu’une enquête serait créée sur la répression « totalement inacceptable » de la manifestation post-électorale de l’opposition, le 1er août. L’armée avait dispersé la foule, tirant à balles réelles, tuant 6 personnes et blessant plusieurs dizaines d’autres.
« L’incident violent, isolé et malheureux qui a eu lieu le 1er août est regrettable et inacceptable. Une telle conduite ne doit pas se reproduire. Elle est contraire à la nature, culture et tradition de notre peuple zimbabwéen. Afin de pouvoir clore ce chapitre, je vais bientôt mettre sur pied une commission d’enquête sur les violences commises par l’Etat. Une commission qui, une fois son travail accompli, devra rendre publiques ses conclusions. Une fois encore, je voudrais présenter mes sincères condoléances aux familles des victimes », a déclaré Emmerson Mnangagwa.
RFI