La cérémonie a débuté à 10h30, dans la cathédrale française, sur la plus belle place de la ville, Gendarmenmarkt, au cœur de Berlin. Les trombones ont alors retenti pour accompagner la procession.
Les restes des victimes du génocide, que la puissance coloniale avait rapatriés en Allemagne à des fins de douteuses expériences médicales, reposent dans un cercueil couvert du drapeau national et entouré de fleurs.
Les premiers rangs étaient occupés par la délégation namibienne. Les femmes ont revêtu leur tenue traditionnelle : vaste jupe rouge, caraco noir brodé, et coiffe de soie rouge.
La messe était dirigée par deux religieux, Jocelyn Smith pour la Namibie, et Petra Bosse-Huber pour l’Allemagne.
L’épineuse question des réparations
L’Allemagne effectue ainsi un pas de plus vers la reconnaissance officielle du génocide perpétré entre 1904 et 1908 dans l’ancienne colonie du Sud-Ouest africain allemand.
Du côté des victimes, la cérémonie est pourtant critiquée. Les organisations représentant les Hereros demandent à Berlin des excuses officielles et des réparations, notamment pour la confiscation des terres des Hereros, aujourd’hui aux mains des familles ou descendants des colons blancs.
Ce volet est délicat. Berlin négocie en ce moment même avec le gouvernement namibien, mais les associations de victimes jugées trop critiques ne siègent pas à la table des négociations.
Et de nombreux Hereros ne se reconnaissent pas dans le gouvernement namibien actuel, dominé par d’autres ethnies et qui ne prendrait pas en compte leurs intérêts.
RFI