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Suite à l’adoption de la loi de finance exercice 2018 , le Président de l’Assemblée Nationale Me Adrien Houngbedji a suspendu l’honorable député Guy Mitokpè alors que ce dernier venait de prendre la parole pour une nouvelle déclaration au nom de la minorité parlementaire. Ceci fait suite au rejet par les députés de la minorité parlementaire, du budget exercice 2018  ce jeudi 21 décembre à l’Assemblée Nationale.Pour cause, ces derniers y relèvent plusieurs insuffisances.
«Je ne vous permettrai pas à tenir des propos à outrage aux institutions, au chef de l’État »  réagit Me Adrien Houngbedji en interrompant le député Guy Mitokpè. Aussi, l’a t-il invité à modérer ses propos afin que la séance ne soit suspendue. Mais, l’honorable Guy Mitokpè n’aurait pas comblé les attentes de Me Adrien Houngbédji , président de l’assemblée nationale qui n’a ménagé aucun effort pour suspendre la séance.

Lire l’intégralité de sa déclaration

MINORITÉ PARLEMENTAIRE –
Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale – Chers collègues Députés Comme poussée par une fatalité aveugle qui s’acharne depuis Avril 2016 à compromettre dangereusement l’avenir de notre Nation, notre parlement, au plus grand mépris de ses attributions constitutionnelles s’est résolument installé dans le rôle d’un exécutif bis. Pendant une année, nous de la minorité parlementaire, avons observé et tenté d’opiner diplomatiquement sur les dérives du Gouvernement à travers les rencontres folkloriques du Chef de l’État avec les groupes parlementaires, mais nous n’avons pas été écoutés.
En Avril 2017, nous avons empêché la mise en œuvre de la plus vaste machination qui allait ouvrir la voie à la décapitation de notre jeune démocratie. Depuis, nous subissons les assauts les plus redoutables, mais qui ne nous émeuvent point et qui sont condamnés à l’échec, car nous avons foi en notre peuple. Ainsi donc, vous assumez la lourde responsabilité, appuyé par nos collègues retranchés avec vous dans une zone de confort moralement inconfortable, la lourde responsabilité disons-nous, de la destruction programmée de notre jeune démocratie, une démocratie dont la vivacité offre à tous la tranquillité de vivre et même à un exilé la possibilité de revenir sur la terre de ses ancêtres se faire élire Président de la République. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, nous sommes Députés, et assumons à notre moral défendant, toutes ces lois inappropriées que nous votons dans cet hémicycle au nom de la dictature de la majorité, à travers une commission des lois à genoux devant le Ministre de la justice.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, notre peuple s’inquiète et cette inquiétude dont nous nous faisons légitimement l’écho s’est aggravée, lorsque le parlement, avait désigné ses neuf (9) représentants, qui ne sont que des spectateurs de luxe dans la Commission RAVIP. Nous y voici aujourd’hui dans la mise en œuvre sur le terrain. Pas de matériel de travail, pendant que l’existant ne fonctionne pas, avec le calvaire des populations qui sont appelées à parcourir une dizaine de kilomètres, voire plus, pour se prêter à un exercice aux contours flous, avec à la clé, un certain SAFRAN, recruté dans la plus grande opacité pour les besoins de la cause par le Gouvernement, décrié dans tous les pays où il a trainé ses tares et combines. Même l’avionneur français DASSAULT vient de dénoncer son contrat avec cette nébuleuse seulement ce mercredi 13 Décembre 2017. Le but inavoué et bien perçu par nos concitoyens est de jeter le flou sur les consultations électorales à venir, par ce RAVIP que vous, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, défendez de toutes vos énergies.
Nous avons reçu la nouvelle programmation des points que le parlement devra aborder avant la fin de l’année. Nous faisons plusieurs remarques dont deux importantes : – Premièrement, la programmation s’est élargie à dessein à des points et ce en dehors des conclusions de la Conférence des Présidents dont le rôle dans le cas d’espèce est une exigence du règlement intérieur de notre Institution – Deuxièmement, Le processus de désignation des membres du COS LEPI, qui est une décision de la Cour Constitutionnelle n’y figure pas, malgré le calendrier qui le permettait : le vendredi 15, le lundi 18 et le mardi 19 décembre 2017 qui pouvaient y être consacrés.
Heureusement qu’il y a la Cour Constitutionnelle. Nous avons aujourd’hui la preuve que si elle n’existait pas, il aurait fallu l’inventer et la faire animer par des hommes qui ont le sens de l’État. Nous voudrions donc rendre un hommage mérité à cette Cour, même si elle n’a fait que son devoir, car certaines institutions sont incapables de faire convenablement le leur. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle nous a rappelés à nos devoirs et il ne nous reste qu’à nous ajuster en prenant la mesure de la gravité de l’enjeu et du ton impératif de la décision.
Il nous faut la respecter scrupuleusement pour éviter d’être des parjures, et nous ne souhaitons pas que l’histoire retienne que vous avez été l’acteur majeur d’une telle infamie, vous sachant légaliste et respectueux des textes. C’est pourquoi, nous, membres de la Minorité Parlementaire, conformément à la décision de la Cour Constitutionnelle avons procédé à la désignation de nos quatre représentants dont les noms suivent : – AHOSSI Léon Comlan – DAFIA Abiba – ADJOVI Justin – MITOKPE Dossou Guy.
Du haut de cette tribune, nous en appelons à tout le peuple béninois, afin qu’il se mobilise pour défendre les acquis démocratiques. Nous en appelons également à la communauté internationale au sein de laquelle notre pays devient de moins en moins visible bien qu’appartenant à part entière à l’UEMOA, à la CEDEAO, à l’UA et à l’ONU, même si nos pratiques depuis avril 2016, nous désignent comme un pays entièrement à part. Monsieur le Président, la question de la continuité du COS LEPI, reste une préoccupation à plus d’un titre, non seulement la décision de la Cour Constitutionnelle rappelle que cet outil électoral, reste valide jusqu’en 2021, mais nous savons également, qu’il a été financé à coût de plusieurs dizaines de milliards du contribuable béninois et des partenaires techniques et financiers.
Pour notre part, nous, députés de la Minorité Parlementaire, promettons de nous battre pour la mise en œuvre intégrale de cette décision combien salutaire pour notre processus démocratique. Le temps des dictatures est derrière nous. Non à la violation des lois de la République Non à la vassalisation de l’Assemblée Nationale Vive la Démocratie. La Minorité Parlementaire.
Je vous remercie.

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