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Depuis septembre 2017, le projet de Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip) initié par le régime Talon fait l’objet de polémique  dans l’opinion publique béninoise. Cette polémique alimentée par certains acteurs politiques et de la société civile, a été amplifiée début novembre, période de démarrage de la phase opérationnelle dudit projet.
Mais depuis quelques jours, la polémique semble s’estomper. A l’analyse des faits, on est bien tenté de dire que le Chef de l’Etat béninois, Patrice Talon a trouvé le moyen de faire taire la polémique autour du Ravip, l’un des projets phare de son quinquennat.

La presse muselée

Plusieurs médias du pays ont été mis sous contrôle par des contrats de communication autours du Ravip transformant ainsi les critiques, quoique objectives, de certains journalistes sur les limites du projet en louanges ou tout simplement en silence. Dans une émission, le Directeur de publication du quotidien « La Nouvelle Tribune », Vincent Folly a fait des révélations sur la stratégie du gouvernement Talon pour museler la presse sur les contours obscures du projet du Ravip et s’est indigné de la culture de la pensée unique qu’entretient le gouvernement autours de ses actions notamment le projet du Ravip.

« Quand nous avons découvert le Ravip, on voulait en savoir plus. Nous avons voulu interroger le coordonnateur adjoint du Ravip mais le soir, on nous appelle pour dire qu’il y a contrat Ravip venez prendre. Mais le lendemain, nous avons écrit notre article pour nous interroger sur les fondements de ce truc (le Ravip – ndlr)… et on nous dit : on vous donne un contrat et vous voulez encore nous crucifiez !? », avait-il déclaré.

Les anti-Ravip désorganisés

Depuis que le gouvernement Talon a révélé l’affaire de placement hasardeux des fonds de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) à la Banque internationale du Bénin (Bibe), les contestataires du Ravip sont occupés à autre chose. Celle de soutenir et de clamer l’innocence de l’un de leur membre impliqué dans cette affaire : Laurent Mètongon, membre du Front pour le sursaut patriotique (Fsp), une organisation des acteurs politiques et de la société civile qui dénonce les irrégularités relevées dans le processus d’élaboration du projet Ravip et intentions inavouées dudit projet.
L’affaire Cnss occupe donc de plus en plus l’espace médiatique béninois et focalise l’attention de l’opinion publique béninoise faisant ainsi tomber dans l’oubli la polémique autour du projet du Ravip au point où, le vol de matériel du Ravip dans le septentrion est passé inaperçu.
Depuis quelques jours, les donneurs d’alerte du régime Talon annoncent un rebondissement dans la scandaleuse affaire du nouveau siège de l’Assemblée Nationale. Cette affaire qui inquiète déjà certains acteurs politiques qui se réclament de l’opposition au pouvoir Talon, va sans doute occuper d’avantage l’espace médiatique béninois au bonheur du Ravip.
Ignace SOSSOU / Beninwebtv.com

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