Les débats en commission sur le projet de loi de Finances 2019 ont été clôturés, hier jeudi 06 décembre 2018. Deux ministres du gouvernement sont passés devant la commission des Finances dirigée par Raphaël Akotègnon. Il s’agit du ministre des Affaires étrangères et celui de l’Energie qui défendu respectivement des montants de 28 et 53 milliards de Fcfa. A leur sortie, ils ont fait des déclarations à la presse.
Dona Jean-Claude Houssou: « J’ai présenté un budget de 53,5 milliards »
«…J’ai pu présenter devant l’illustre Assemblée des parlementaires le projet de budget 2019 du Ministère de l’énergie avec des points forts suivants : une valeur de 53,5 milliards environ pour le budget 2019 comparée au budget 2018 qui a baissé légèrement de 4,5% pour plusieurs raisons. Particulièrement du fait qu’il y a une évolution du ministère le 27 octobre 2017 avec la création du Ministère de l’eau et des mines en même temps que le ministère de l’énergie. Il y a eu une répartition des ressources humaines et des charges liées à cette répartition. Mais ce qu’il faut noter, c’est qu’à travers ce budget, le gouvernement est allé dans le sens du renforcement des axes prioritaires qui ont été mis en place dès 2016. Le secteur de l’énergie est aujourd’hui un secteur prioritaire du plan d’actions du gouvernement et pour lequel le gouvernement a décidé depuis 2016 à travers le plan de redressement du secteur de l’énergie d’accorder près de 10% de projets phares pour près de 760 milliards FCfa avec 4 axes clés en termes de projets phares. Premièrement, c’est l’augmentation de capacité, le gouvernement a lancé des projets de construction de moyens de production dont la centrale de 120 Mégawatts à Maria Gléta qui est avancé à plus de 75% de réalisations physiques pour près de 85% de réalisations financières.
Quand on regarde le planning de la construction de cette centrale, nous sommes aujourd’hui sûrs qu’au premier semestre de 2019, on va inaugurer cette centrale. Dans le même temps, il y a la clôture financière d’une deuxième centrale de 120 Mégawatts qui est en cours et qui verra le démarrage de sa construction au plus tard le deuxième trimestre de 2019. En dehors de cela, il y a une autre centrale de 25 Mégawatts qui va porter à l’horizon 2020-2021 (…) Mais le gouvernement ne s’est pas contenté de cela puisqu’il a décidé d’avoir un mix énergétique responsable ; ce qui suppose qu’à côté du thermique, il faut aller sur l’énergie renouvelable. C’est d’ailleurs le deuxième projet phare du gouvernement à travers plusieurs projets qui vont permettre d’avoir d’ici fin 2020 début 2021 l’équivalent de 100 Mégawatts de solaire qui va nous permettre à l’horizon 2021-2022 d’avoir une capacité installée dans notre pays autour de 400 Mégawatts ; c’est-à-dire largement en dessus de ce dont on a besoin aujourd’hui.
La volonté du gouvernement est de tout faire pour qu’on ne court plus après la demande et qu’on ait une vision claire de notre situation (…) Troisièmement, comme projet phare, c’est la restructuration de la société nationale de distribution. Un certain nombre de réformes ont commencé à se mettre en place et portent déjà leurs fruits. Je veux parler du contrat-plan qui a été mis en place entre l’Etat et la Sbee avec des critères de performances qui sont évalués trimestriellement. Je veux parler de l’appel d’offre pour un recrutement international de compagnie qui a fait ses preuves en matière de gestion d’une société de distribution au niveau mondial qui va nous aider à améliorer les performances de cette société. Nous avons aussi fait en sorte que ce qui est le parent pauvre de l’électricité, qui est l’électrification rurale qui est aujourd’hui -10% malheureusement ne le soit plus. On a tout fait pour mettre en place des dispositions claires qui permettent d’attirer les investissements privés pour accélérer le secteur (…) Le dernier projet phare de ce programme de 10% de projets : c’est ce que j’appelle l’efficacité énergétique et la maîtrise de l’énergie. La durée moyenne de coupure dans notre pays en 2015 a été évaluée à au moins 75H/par an en moyenne par ménage. Cela veut dire que pendant trois à quatre jours au moins dans notre pays, chacun était dépourvu d’énergie.»
Aurélien Agbénonci: « Le projet de budget a été revu à la baisse »
«… Le projet de budget que j’ai soumis à l’Assemblée nationale est d’environ 28.329.000.265 FCfa que je compare au montant de l’année 2018 qui est de 29.355.000.518 FCfa. Il s’agit d’un projet de budget qui a été revu un peu à la baisse d’à peu près 1.000.000.000 FCfa soit 3%. C’est la part que le Ministère des affaires étrangères donne à l’effort qui est demandé à tous les départements dans le cadre des sacrifices que nous devons faire pour financer les secteurs où nous avons des priorités.
Il est clair que réduire le train de vie de l’Etat ne doit pas épargner la diplomatie. Ce que nous entendons faire avec ce budget au cours de l’année 2019, c’est toujours de continuer à faire rayonner notre pays avec une diplomatie de développement, une diplomatie qui permet de mobiliser les ressources pour notre développement national, mais aussi une diplomatie qui permet à notre machine diplomatique d’être à même de répondre aux défis des temps modernes.»
Propos recueillis par Martin Aïhonnou (Coll)