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Suite à la programmation d’une question orale avec débat inscrite à l’ordre du jour de la séance plénière tenue à l’Assemblée nationale ce jeudi 30 novembre et relative à la supposée instauration de la pratique de l’homosexualité dans le système éducatif au Bénin, une confusion totale s’est installée dans la tête de beaucoup de Béninois tendant à faire croire à l’examen d’un projet ou d’une proposition de loi sur la pratique de l’homosexualité au Bénin. Pour clarifier la question et donner la position du Président du parlement béninois, Vitali BOTON, porte-parole du Président de l’Assemblée nationale a animé un point de presse ce vendredi au Palais des gouverneurs à Porto-Novo.

Lire le texte intégral de sa déclaration liminaire…👇🏾

« …Mesdames et messieurs les journalistes,
La publication de l’ordre du jour de la séance plénière tenue ce jeudi 30 novembre 2023 par les députés de la neuvième législature a suscité de la part du commun des Béninois notamment ceux qui s’intéressent à l’actualité parlementaire, une curiosité particulière. En effet, la programmation d’une question orale avec débat relative à « l’instauration de l’homosexualité dans le système éducatif béninois » au nombre des points inscrits à l’ordre du jour de ladite séance plénière, a déclenché une polémique tendant à faire croire à l’examen d’un projet ou d’une proposition de loi sur la pratique de l’homosexualité en république du Bénin, qui plus est dans le système éducatif national.

Chers amis professionnels des médias,
Autant ces inquiétudes, appréhensions et suspicions abondamment amplifiées par les réseaux sociaux peuvent être légitimes, autant elles sont infondées et exagérées.
Notre rencontre de ce matin vise donc à élucider le contexte et clarifier quelques aspects du sujet.

Contexte

Il convient de souligner que le point de l’ordre du jour objet de polémiques n’est ni plus ni moins, qu’une question d’actualité transformée en question orale avec débat. Une question orale avec débat est une des formes de questions prévues par la Constitution et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Celle qui nous intéresse ici a été posée par le député Nourénou ATCHADE, président du groupe parlementaire « LES DEMOCRATES » et quatre autres de ses collègues. C’est donc en vertu des dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale notamment en son article 108, que le gouvernement a été invité au Parlement afin de répondre aux préoccupations de la représentation nationale. Cette activité qui participe de l’information des honorables députés à l’Assemblée nationale s’inscrit dans le cadre du contrôle parlementaire de l’action du gouvernement. En l’espèce, l’Assemblée nationale assure donc sa fonction de contrôle de l’action du gouvernement qui n’a rien à voir avec la fonction législative. Comme vous avez pu le noter au cours de la séance plénière de ce jeudi 30 novembre, aucun projet ou proposition de loi relative à la pratique de l’homosexualité n’était à l’ordre du jour. Il n’en a jamais été question.
D’ailleurs les échanges entre les deux parties ont été très clairs à ce sujet.

Contenu des échanges

En interpellant le gouvernement, le député auteur de la question d’actualité transformée plus tard en question orale avec débat a voulu savoir si oui ou non, l’enseignement sur l’homosexualité a été introduit dans le programme scolaire béninois ; le cas échéant, ce que cacherait le choix porté sur la classe de cinquième de nos collèges sachant que généralement à cette étape, les apprenants sont à l’entame de leur adolescence. Il a souhaité également savoir si les relations amoureuses entre personnes de même sexe sont autorisées au Bénin et ce que fait le gouvernement pour empêcher la propagation de cette pratique dans notre pays.
A ces différents questionnements, le gouvernement a répondu :
« L’expérience en cours au Bénin n’a rien à voir avec l’enseignement sur l’homosexualité. Il s’agit de l’infusion pédagogique des concepts de l’éducation à la santé sexuelle dans les curricula. C’est l’apprentissage d’un comportement responsable dont la démarche éducative vise à apporter aux élèves des informations objectives et des connaissances scientifiques pour sortir de l’ignorance. L’éducation à la santé sexuelle est essentielle pour garantir que les élèves reçoivent des informations précises, complètes et non stigmatisantes concernant leur corps, leurs relations et leurs droits.
A la page 5 du guide de l’enseignant de SVT infusé, où la situation d’apprentissage porte sur « reproduction et développement chez les animaux… » il est plutôt recommandé : « l’adoption de relations interpersonnelles hétérosexuelles saines. A la page 9 du même guide, l’homosexualité est désignée comme « non conforme à la référence sociale ». Globalement, la gouvernance de l’initiative « éducation à la santé sexuelle » n’autorise pas que les enseignants s’écartent de ce qui fait partie de notre culture. Cette initiative dispose d’ailleurs d’un comité de pilotage et d’un comité technique mis en place par arrêtés. Le comité de pilotage a entre autres pour rôle d’approuver la démarche méthodologique et les outils élaborés sous la guidance du comité technique.
Les relations amoureuses entre individus du même sexe ne sont pas spécifiquement criminalisées en République du Bénin. Cependant, le pays n’offre pas non plus de protections juridiques spécifiques auxdits individus. Ce qui est clair c’est qu’une telle pratique est à l’antipode de nos valeurs culturelles.
Chaque culture a sa propre richesse et sa propre histoire. Le gouvernement du Bénin prend au quotidien des mesures actives pour promouvoir et célébrer ces valeurs notamment à travers l’éducation.
La réflexion en cours sur la gestion de la croissance démographique au Bénin n’a rien à voir avec une quelconque orientation sexuelle. Le Bénin est un pays souverain qui fait des choix en fonction de la vision de développement clairement et librement définie dans divers documents de planification pour guider sa croissance économique sociale et environnementale.
Sur le sujet, la position du Président Louis Gbèhounou VLAVONOU ne souffre d’aucune ambiguïté.

La position du Président de l’Assemblée nationale

Le Président Louis Gbèhounou VLAVONOU, Président de l’Assemblée nationale neuvième législature, salue et encourage la réforme du système éducatif béninois qui consiste à introduire l’Education à la santé sexuelle dans les curricula sans modifier l’existant. Pour lui, cette réforme constitue un acte de gouvernance responsable à saluer. En conséquence, les réponses fournies pour le gouvernement lui paraissent entièrement satisfaisantes… »

POLO. AHOUNOU