Le scandale avait éclaté début 2002, lorsque le cardinal Law, alors archevêque de Boston, avait reconnu avoir protégé un prêtre, Paul Shaney, en dépit de nombreuses preuves d’attouchements sexuels sur des enfants.
Le cardinal avait dû abandonner la tête de l’archevêché de Boston et s’était installé à Rome.
Une enquête de journalistes du Boston Globe avait notamment permis de révéler comment la hiérarchie catholique locale, avec à sa tête le cardinal Bernard Law, avait de manière systématique, et souvent cynique, couvert des abus sexuels commis par quelque 90 prêtres à Boston et dans les environs au cours de plusieurs décennies.
Ces différents articles avaient valu aux journalistes de recevoir le prestigieux Prix Pulitzer.
Des centaines de victimes avaient fini par témoigner.
« Spotlight », une production indépendante sacrée meilleur film de l’année aux Oscars en 2016, avait repris l’enquête du Boston Globe, en donnant une voix aux survivants.
La polémique avait toutefois continué, car après sa démission, Bernard Law avait obtenu la nationalité vaticane et avait été nommé archiprêtre de la basilique Sainte-Marie Majeure de Rome.
Deux représentantes de victimes d’abus sexuels par des prêtres américains étaient notamment venus protester sur la place Saint-Pierre contre la célébration d’une messe à la mémoire de Jean Paul II par le cardinal Law.
L’actuel archevêque de Boston est le cardinal Sean O’Malley, un franciscain qui s’est forgé une réputation d’intégrité. Il a aussi été nommé à le tête d’une commission du Vatican chargée depuis trois ans de faire des recommandations pour prévenir les cas de pédophilie. Cette commission, qui vient de terminer son mandat, doit être renouvelée dans les prochaines semaines.
Le prélat avait rencontré des victimes de prêtres pédophiles le jour de sa nomination, le 1er juillet 2003. Une de ses premières décisions fut aussi de vendre la résidence de l’archevêque, afin de réunir l’argent des indemnisations aux victimes.
Le diocèse de Boston compte plus de deux millions de catholiques, où les abus sexuels ont fait en 60 ans plus de 1.000 victimes parmi des enfants de la part de 237 prêtres, selon un rapport du ministère de la Justice de l’Etat du Massachusetts.
Le pape François a été à son tour aux prises avec l’éclatement de retentissantes affaires de pédophilie, entamant la réputation de l’Eglise.
Le cardinal australien George Pell, numéro trois du Vatican, mis « provisoirement » en congé pour affronter la justice de son pays, a été inculpé fin juin pour « des délits d’agressions sexuelles anciennes », selon la police australienne. Une cinquantaine de témoins pourraient être convoqués en mars pour déterminer si le cardinal australien George Pell doit être jugé pour agressions sexuelles.
Nommé archevêque de Melbourne en 1996, puis de Sydney en 2001, il avait été accusé en 2002 d’abus sexuels pour des faits présumés très anciens mais avait été innocenté par la suite. Il avait été choisi en 2014 par le pape François pour mettre davantage de transparence dans les finances du Vatican.
AFP