Arrivé au pouvoir le 26 janvier 2001, dix jours après l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, l’actuel président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, totalise 16 années à la tête du pays.
En effet, à la suite de l’assassinat de son père, il est désigné par l’entourage de ce dernier pour tenir la présidence de la République démocratique du Congo. Après le dialogue inter-congolais, une nouvelle transition, prévue pour durer deux ans, est mise en place en 2003 et devra déboucher sur des élections en fin d’année 2005.
20 décembre 2016 – 20 décembre 2017, un an après la fin du dernier et second mandat de Joseph Kabila à la tête de la République démocratique du Congo.
Le 27 novembre 2006, Joseph Kabila est déclaré président de la République, à la suite de la première élection présidentielle libre depuis 1960, année de l’indépendance du pays. Après ce premier mandat, en 2011, Joseph Kabila est encore proclamé vainqueur de l’élection présidentielle de 2011, par un processus électoral entaché d’irrégularités et déclaré non crédible par certaines organisations internationales dont la Mission d’observation des élections de l’Union européenne. Ce second et dernier mandat devrait alors prendre fin le 20 décembre 2016 conformément à la disposition de l’article 70 de la constitution qui stipule en effet que le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.
Manœuvres pour contourner l’alternance
Arrivé au terme de son dernier mandat, le président Joseph Kabila refuse d’organiser l’élection présidentielle qui doit porter un nouveau président au pouvoir. Un an après la fin de son mandat, l’incertitude plane toujouirs autour de la tenue des éléctions.
Répression, intimidation, assassinat, sont les méthodes du régime Kabila pour se maintenir au pouvoir, avec un appareil répressif impitoyable pour dissuader les membres de l’opposition. Joseph Kabila ne se laisse ébranler par rien au monde.
Des manœuvres pour s’éterniser au pouvoir
Pas d’élection en République Démocratique du Congo avant 2019 pour remplacer Joseph Kabila
La commission électorale a discrètement lancé le 10 octobre cette annonce fracassante au moment où l’ONU s’inquiétait d’une aggravation des crises dans ce pays-continent d’Afrique centrale, où il y a 3,8 millions de déplacés internes.
Félix Tshisekedi, président du Rassemblement, la principale coalition de l’opposition congolaise, considérait qu’avec le report de la présidentielle à 2019, Joseph Kabila et le président de la Commission électorale “ont déclaré la guerre” aux Congolais.
D’après un accord conclu avec l’opposition, le chef de l’État va rester en fonctions jusqu’à ce que son successeur soit élu. Quand ?
Finalement en novembre dernier, le calendrier électoral est finalement publié par le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa après une forte pression de l’opposition, de la communauté internationale et de la conférence épiscopale.
Un calendrier qui programme les élections générales pour le 23 décembre 2018, c’est-à-dire dans environ une année soit deux ans après la fin du mandat. Cependant, il ne sera respecté que si et seulement si toutes les conditions matérielles, financières et légales sont réunies, a souligné Corneille Nangaa. Quel marché de dupe ?
« Je mourrai d’une balle dans la tête »
Grâce à un système clientéliste construit par vingt années de guerres et d’affaires, Joseph Kabila se maintient au pouvoir plongeant le pays dans une impasse. De plus , Joseph Kabila aime confier à certains de ses visiteurs qu’il pense que sa destinée est déjà écrite. « Je mourrai d’une balle dans la tête. » confie t-il . A 46 ans, le président de la République démocratique du Congo (RDC) n’aurait rien à perdre car, feint-il de penser, sa fin sera tragique. Comme celle de son père et prédécesseur, Laurent-Désiré Kabila, assassiné en 2001.
Par ses méthodes dignes d’un régime dictatorial, Joseph Kabila sème la terreur. Pas de droits de l’homme ni de libertés constitutionnelles. Interdiction formelle de manifester pacifiquement, d’exprimer librement son opinion même si c’est constitutionnel. A travers une loi déposée au parlement, le pouvoir cherche même à dissoudre des associations et restreindre l’action des ONG en vue d’affaiblir la société civile et les actions pro-démocratie au pays.
Débauchage des opposants par-ci, dédoublement des partis politiques par-là, des procès politiques pour dissuader les opposants, des journalistes et défenseurs des droits humains menacés, emprisonnés ou chassés du pays pour avoir révélé et dénoncé des violations des droits humains, des enfants emprisonnés pour avoir demandé le départ de Kabila, des femmes dispersées brutalement pour avoir manifesté pacifiquement, désinformation, assassinats politiques d’opposants, la corruption qui bat son plein, les détournements qui deviennent le mode de gestion,.. Sans compter l’inflation et la misère qui s’ancrent davantage dans le pays. La situation ne fait que se dégrader sur tous les plans jour après jour.
Quelle fin pour le règne du « roi Joseph Kabila » ?
Pendant que , la coalition politique du Rassemblement de l’opposition et des mouvements citoyens, demandent « une transition sans Kabila » dès le 31 décembre 2017 , invoquant un accord pouvoir-opposition signé le 31 décembre 2016 qui prévoyait des élections fin 2017, la conférence épiscopale de la République Démocratique du Congo a appelé le président de la république Josèphe Kabila, a ne pas se représenter pour la prochaine élection présidentielle fixée au 23 décembre 2018.
Alors qu’il y a un an que son second et dernier mandat était arrivé à son terme, Josèph Kabila n’a souhaité réagir à aucune de ses déclarations.