La crise qui secoue le Conseil communal de la mairie de Lokossa est loin de connaître son épilogue. Critiqué depuis quelques mois par certains conseillers communaux, le maire de Lokossa, Pierre Cocou Awadji est de plus en plus coincé. Malgré son appel au calme, l’étau se resserre de plus en plus autour de lui. Au départ dix, le nombre des conseillers frondeurs qui dénoncent sa gestion est passé à onze.
Sossou Dohènou. C’est le nom du nouveau conseiller communal des Forces démocratiques unis (Fdu ) qui a rejoint le camp des 10 conseillers frondeurs qui dénoncent la gestion opaque du maire de Lokossa, Pierre Cocou Awadji. Pour donner la preuve qu’il a définitivement quitté le camp du maire Pierre Cocou Awadji, le conseiller communal Sossou Dohènou a voté, la semaine surpassée, pour le rejet systématique des points inscrits à l’ordre du jour de la session extraordinaire convoquée par l’autorité communale de Lokossa. Pour le conseiller des Forces Démocratiques Unis, Sossou Dohènou, il faut mettre un terme à la gestion cavalière et solitaire du m aire Pierre Cocou Awadji en l’éjectant de la tête du conseil municipal. Il se dit déterminé à travailler pour convaincre les deux conseillers communaux qui manquent à l’effectif pour enclencher le processus de la destitution du premier responsable de la Commune. En effet, depuis quelques mois, la cohésion au sein du Conseil communal est de plus en plus menacée. Le fonctionnement de la mairie est rythmé par le blocage des sessions du conseil communal. Aucune session ordinaire n’a pu se tenir à cause de cette situation de crise depuis quelques mois. A chaque rencontre, seuls les conseillers du camp du maire votent en sa faveur contrairement aux dix conseillers frondeurs. Ces derniers reprochent au maire la non-application des décisions que prend cette instance. Par contre, le maire Awadji continue dans sa logique en proclamant sa fidélité aux textes. Pour les frondeurs, c’est le camp du maire qui bloque l’évolution de la Commune parce que les textes de la décentralisation recommandent que la voix de la majorité passe. Après cette vague de rejets des points inscrits à l’ordre du jour, les conseillers frondeurs ont organisé le 17 octobre 2017 une conférence de presse pour mettre à la place publique tous les présumés cas de détournements et reproches faits au maire dans le cadre de sa gestion des derniers publics. Ainsi, après avoir saisi le ministre de la Décentralisation, Barnabé Dassigli, sur la mauvaise procédure d’acquisition d’un bulldozer par le maire Pierre Cocou Awadji, ces dix conseillers fondeurs sont montés au créneau pour dénoncer la gestion solitaire et opaque des ressources financières dont il fait preuve. Dans leur déclaration, ils reprochent au maire, l’acquisition de 2 véhicules d’occasion à 47 millions de FCfa en lieu et place de l’achat de véhicules neufs à hauteur de 70 millions de FCfa décidé par le Conseil communal. Pour le premier adjoint au maire, Valère Dogué et ses collègues, le premier responsable de la commune gère très mal les carrières de sable de la Commune. Ils fustigent aussi son refus de communiquer au conseil municipal les documents du collectif budgétaire et le budget primitif de gestion de l’année 2016. Au regard de tous ces faits, ils invitent le Président de la république à auditer sa gestion.
Dakpè Sossou, le médiateur ou le sapeur-pompier
Face à la crise qui secoue le conseil communal, le député Dakpè Sossou a tenu le samedi 4 novembre 2017 une séance d’échanges avec les chefs quartier et de village de Lokossa. Sur les soixante cinq, soixante ont répondu présent à l’invitation de l’ancien maire, Dakpè Sossou qui s’est engagé dans la résolution de la crise. Pour lui, c’est une marque de reconnaissance envers les populations de Lokossa sans lesquelles il n’aurait pas connu son ascension en politique. Pour ceux qui se souviennent encore de son engagement aux côtés du Président Patrice Talon, c’est sans surprise qu’il s’investit dans ce rôle de sapeur-pompier pour sauver son protégé. Plusieurs allocutions ont ponctué la séance. Le porte-parole des invités, Isaac Kodjoh a dénoncé les manœuvres politiques dont sont victimes les conseillers communaux et les différents intérêts personnels que poursuivent ces derniers. Répondant à leurs préoccupations, l’élu du peuple conçoit très mal le fait que la prime de fonction des conseillers communaux soit augmentée au détriment de ceux des conseillers locaux. Par rapport à la crise, il a invité les élus locaux à intervenir auprès des conseillers frondeurs afin que ces derniers mettent la balle à terre. Quelques jours après cette rencontre, le député Dakpè Sossou est allé dans un studio de radio locale de la place pour faire son bilan politique de ces dernières années et inviter les conseillers frondeurs à la paix et à la réconciliation. Après avoir invité les conseillers frondeurs à distinguer et séparer les intérêts personnels de ceux de la communauté, il a réaffirmé sa disponibilité pour une médiation dans le cadre de cette crise qui secoue le conseil communal des Kotafons. Il a aussi saisi l’occasion pour exposer ses ambitions politiques. C’est par le dossier de construction de la voie Comè-Lokossa-Dogbo ‘’Colodo’’ qu’il a entamé l’émission. Loin de se contenter de cet acquis, Dakpè Sossou a rappelé s’être entretenu avec l’ancien Président de la République, Boni Yayi de la possibilité de bitumage d’une autre voie. Il s’agit, a-t-il précisé, de la route quittant Ouèdèmè pour la frontière du Togo en passant par Dévé et Aplahoué. « C’est le Président Patrice Talon qui prêtera oreille attentive à cette plaidoirie », a-t-il indiqué. Il a salué les mérites du Ministre des Finances, Romuald Wadagni qui a « travaillé comme un fou pour boucler en un temps record le financement de ce projet ».