Assiégée depuis 2013 par le régime de Bachar al-Assad, la Ghouta orientale fait partie des quatre zones de « désescalade » mises en place cette année dans certaines régions du pays en vue d’instaurer une trêve.
Malgré cela, le régime a intensifié depuis la mi-novembre ses frappes contre cette région, où quelque 400.000 habitants subissent déjà de graves pénuries de nourriture et de médicaments.
Lundi, des frappes aériennes et des tirs d’artillerie du régime sur plusieurs localités ont tué au moins 18 civils, selon l’OSDH, au lendemain de la mort d’au moins 23 personnes dans des bombardements similaires.
D’après l’ONG, qui dispose d’un vaste réseau de correspondants dans le pays, au moins 45 personnes ont par ailleurs été blessées.
« Les services médicaux de la Ghouta orientale sont dépassés par la situation », a alerté lundi Médecins sans Frontières (MSF).
Les centres de santé « utilisent leurs stocks de fournitures médicales les plus essentielles à une telle vitesse qu’il sera fort difficile de reconstituer ces réserves », souligne dans un communiqué l’ONG.
– ‘Epicentre de la souffrance’ –
Dans une clinique de fortune, installée dans la localité de Douma, des médecins tentaient de venir en aide aux victimes avec les moyens du bord, faisant des bandages et pansant des blessures, selon un journaliste collaborant avec l’AFP.
Sur une vidéo montrant des scènes d’effroi, les lamentations d’une mère de famille se mêlaient aux gémissements d’un homme se balançant d’avant en arrière sur un lit d’hôpital.
Dans un autre endroit, des corps sans vie étaient recouverts d’un drap bleu clair, des bandelettes de tissu blanc aux chevilles, poignets ou à la tête.
Les raids meurtriers qui ont visé la Ghouta ces deux dernières semaines ont fait plus d’une centaine de morts, d’après l’OSDH.
L’intensification des bombardements du régime de Bachar al-Assad sur la Ghouta orientale intervient après une offensive lancée à la mi-novembre par des rebelles contre une base militaire dans le secteur.
En représailles aux frappes du régime, les rebelles ont récemment tiré des obus et des roquettes sur Damas, faisant plusieurs morts.
Entre le 14 et le 26 novembre, les bombardements sur la Ghouta orientale ont provoqué 24 afflux massifs de blessés, dans cinq hôpitaux soutenus par MSF, a indiqué l’ONG, faisant état d’un bilan de 69 morts et 576 blessés pour ces seules structures.
L’ONU a récemment tiré la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire dans la Ghouta, qualifiée « d’épicentre de la souffrance » en Syrie par un responsable onusien.
De nouvelles négociations de paix intersyriennes doivent débuter mardi à Genève sous l’égide des Nations unies.
Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques prodémocratie, le conflit en Syrie s’est complexifié au fil des ans avec l’implication de pays étrangers et de groupes jihadistes.
Il a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
afp