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Une ONG a déposé une plainte pour « crimes de guerre » devant la Cour pénale internationale visant les Emirats arabes unis, qui soutiennent depuis mars 2015 les forces gouvernementales du Yémen dans leur conflit contre les rebelles houthis, a annoncé lundi à l’AFP l’avocat de l’association.
Le Yémen est déchiré depuis 2014 par une guerre qui oppose les rebelles chiites houthis et leurs alliés – les forces restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh – aux troupes loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Une ONG a déposé une plainte pour « crimes de guerre » devant la Cour pénale internationale visant les Emirats arabes unis, qui soutiennent depuis mars 2015 les forces gouvernementales du Yémen dans leur conflit contre les rebelles houthis, a annoncé lundi à l’AFP l’avocat de l’association.
Déposée lundi à La Haye, la plainte vise « l’utilisation d’armes prohibées », « les attaques indiscriminées contre des populations civiles » et « des actes de torture perpétrés au sein de prisons yéménites » par des mercenaires employés par les Emirats arabes unis, pays membre de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen, a précisé Joseph Breham, avocat de l’ONG Arab Organization for Human Rights in the United Kingdom, basée à Londres.
Le Yémen est déchiré depuis 2014 par une guerre qui oppose les rebelles chiites houthis et leurs alliés – les forces restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh – aux troupes loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.
En mars 2015, le conflit s’est aggravé avec l’intervention militaire d’une coalition menée par l’Arabie saoudite pour aider le pouvoir à chasser les Houthis, soutenus par l’Iran.
« Notre plainte vise des actes perpétrés sur le territoire du Yémen par les Emirats arabes unis qui ne reconnaissent pas la compétence de la CPI », souligne Joseph Breham.
Pour autant, « les auteurs de ces crimes sont des mercenaires, employés par les Emirats et venus de Colombie, du Panama, du Salvador, d’Afrique du sud ou d’Australie, des pays qui reconnaissent la CPI. Cette dernière est donc tout à fait compétente pour initier une enquête », ajoute-t-il.
L’ONG accuse ces mercenaires d’avoir utilisé des bombes à sous-munitions, interdites par la Convention d’Oslo entrée en vigueur en 2010.
Ils seraient aussi responsables de nombreuses « frappes aériennes visant des habitations de civils, des hôpitaux ou des écoles ».
Parmi les plus de 5.000 civils tués depuis mars 2015, près des deux tiers auraient été victimes des forces de la coalition, relevait l’ONU début septembre.
Enfin, les mercenaires auraient infligé « des traitements inhumains » et procédé à « des actes de torture » ou « des exécutions » dans des prisons yéménites sous leur contrôle, d’après cette plainte, dont l’AFP a eu connaissance.
En juin, l’organisation Human Rights Watch (HRW) avait affirmé que les Emirats arabes unis administraient au moins deux « structures de détention informelles » au Yémen, ce que dément Abou Dhabi.
Fin septembre, après d’âpres et longues négociations, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a décidé d’envoyer des experts internationaux pour enquêter sur d’éventuels crimes de guerre commis dans le pays.
Le conflit entre rebelles et forces loyalistes a fait plus de 8.000 morts, majoritairement des civils, et plus de 44.500 blessés depuis l’intervention de la coalition arabe en mars 2015.
AFP

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